On aime toujours rattacher ce que l’on voit à ce que l’on connait, un paysage devant nous qui évoque celui vu sur un autre continent, une peinture qui rappelle la technique d’un maître ancien… il en va de même pour une mélodie ou un parfum. Nous aimons… nous nous rassurons, à reconnaître dans ce que nous côtoyons des sentiments que nous avons déjà éprouvés. Cela nous apporte sérénité et confiance.
Pourtant, dans l’art si une évocation est rassurante elle ne peut pas être que cela. Une peinture doit nous emmener au-delà de nos souvenirs, au-delà d’un confort ! elle doit nous tirer ou nous pousser, elle doit nous contraindre à évoluer. Le beau n’est pas juste beau pour ce qu’il est. Il a une force intrinsèque qui nous amène quelque part. C’est un point d’équilibre, une tangente de la vie. S’il puise sa force dans une histoire, il raconte aussi quelque chose.
C’est ainsi que les peintures de Cécile DESSERLE nous présentent un monde féminin à la fois doux, mais aussi sur un point de rupture. Ici ce sont comme des introspections où les fonds sombres et où les projections nous ramènent à une autre réalité. Mais cela peut aussi bien être des graffiti, des bouches tordues qui semblent crier, des mouvements… Cécile DESSERLE peint merveilleusement la femme et la féminité, mais elle puise une force en dedans de sa technique et de son sujet qui font ressortir bien plus qu’une simple image belle.
A l’heure où tout va si vite, cette artiste qui semble suspendre le mouvement, l’accompagne en réalité, lui confère un nouvel élan et une nouvelle force. La beauté sous le pinceau de l’artiste prend un autre sens, un sens en mouvement. Elle surprend l’instant, mais ne l’interrompt pas, elle le plonge dans la lumière et l’accompagne.