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Galerie Harmattan
40, rue Saint Jean 74120 Megève FRANCE
Tel. +33 (0)6 67 01 93 81

Dernière mise à jour : 11 janv.

Tigres de Sibérie, loups, ours polaire et autres rouges-gorges... Aucun animal n'est assez commun ni assez rare pour se soustraire aux pinceaux-brosse de Lise Vurpillot.


"Caste" tigre de Sibérie, 80x80cm Lise Vurpillot

Comme un autre le ferait d'un homo sapiens-sapiens, Lise Vurpillot questionne le règne animal. Elle le fait d'abord dans les livres, s'interroge sur l'habitat, est active au travers d'associations de préservation, avec des passionnés de la faune comme elle. Puis dans un second temps elle part à la rencontre de l'animal. Elle le cherche, le guète, le trouve parfois et le manque souvent.

Mais lorsque la rencontre se fait, qu'elle soit éphémère ou prolongée, Lise Vurpillot scrute les mouvements, guète les regards, envisage des inquiétudes ou des interrogations... pour peindre l'animal, elle a besoin de s'impliquer dans la vie de l'animal! Le bestiaire qui en résulte est bien plus riche émotionnellement qu'une collection zoologique.

Dans son Jura, au Kenya, au Groënland, dans un parc, auprès des naturalistes ou des soigneurs, à l'affut en forêt... l'animal est souvent farouche, mais même dans ce trait de caractère, le temps s'immobilise toujours une fraction de seconde et la curiosité se cristallise lorsque les regards se croisent. A cet instant l'artiste note, réalise des croquis, ou reste immobile. Leur présence envahit ces moments de quiétude et de conscience qui n'existent que pour eux. C'est alors un dialogue entre deux espèces qui nait... sans aucun mot.

Quiconque a expérimenté ces rencontres une fois, en reste imprégné toute sa vie !


"Observer" loup des Alpes, 100x160cm, Lise Vurpillot

Le portrait peut alors naître.

L'art de Lise Vurpillot vient de cet instant. Cet instant qu'il a fallu construire à force de travail et de patience... tout ce temps préliminaire que le spectateur lui n'envisage pas, tellement l'œuvre est fraiche et spontanée.


Le point d'ancrage de chaque œuvre est la rencontre réelle qui doit surgir sur la toile comme une évidence.


L'œil de l'animal figure le temps suspendu. Si le loup observe l'artiste (et par son entremise : le spectateur de l'oeuvre), Lise Vurpillot ne regarde pas juste un loup. Elle vit pleinement l'instant fugace et tant espéré où les vies et les espèces s'interpellent. C'est à la fois inouï de richesse et foisonnant de sentiments... une récompense en même temps que le point de départ de son travail audacieux : parvenir à partager l'émerveillement de cet instant.


Plus tard, dans son atelier, il est temps de retrouver et d'exprimer au sens propre l'émotion de la rencontre. Il faut alors mélanger souvenirs, croquis... veiller à la justesse des anatomies et des postures (car une belle toile doit avant tout être juste). Et insuffler dans le même coup de pinceau la magie de la rencontre.


"Kabosso aked Olkani" léopard du Masï Mara, 114x195cm, Lise Vurpillot

Cet élément intangible et primordiale de l'émerveillement, ne peut être représentée dans son œuvre que par la couleur. Car qu'est-ce qui figure le mieux le merveilleux, sinon la couleur?

La beauté naturelle d'une fourrure, d'un pelage est réelle, mais ne retranscrit pas la magie de l'instant. l'émotion précieuse, figée, qui marque pour le reste de sa vie le visiteur du Masaï Mara, de la rencontre en forêt, de l'affut en plein hiver, d'avoir croisé un élan en pleine nuit dans l'Utah, un panda géant à Wolong... cette émotion est abstraite pour celui qui ne l'a pas vécue.

De ne représenter l'animal que par sa présence naturaliste, en omettant tout ce qui fait la richesse de la rencontre tronque l'expérience. La beauté animale ne tient pas dans une figuration réaliste en tout point. Elle nécessite qu'on la peigne de manière extraordinaire, merveilleuse... flamboyante!


Il n'y a que les couleurs de Lise Vurpillot pour représenter de manière sensible la magie de deux espèces qui se découvrent. C'est là toute l'originalité et l'intelligence de cette technique entre naturalisme et expressionnisme. Sous ses pinceaux-brosse la couleur doit à la fois sembler naturelle et être absolument extraordinaire!


Cette réflexion sur son travail pose la question de notre rapport à l'émerveillement et de sa représentation. En excellente coloriste, Lise Vurpillot fait ressentir la magie d'un instant suspendu. Ainsi, le sujet du tableau n'est plus tant l'animal, que la peinture du merveilleux. L'artiste parvient à exprimer dans une structure en abîme, la rencontre avec l'animal... l'échange avec l'animal... ainsi que le foisonnement des sentiments qui l'emporte... tout cela en invitant le spectateur dans ce dialogue sans mots, incroyablement plus riche que la seule représentation d'un animal.


Par son talent Lise Vurpillot nous emporte dans ses instants magiques.



Cette artiste franc-comtoise accroche ses œuvres colorées aux cimaises de la Galerie Harmattan depuis plus d’une dizaine d’années, confirmant ainsi le goût du public pour ce travail passionné.


Au travers de sa peinture, Lise Vurpillot propose une approche flamboyante de la vie animale, son sujet de prédilection. Dans son œuvre, la puissance de la technique met toujours en valeur la beauté de l’animal qu’elle va chercher au plus près dans son milieu naturel.


Qu’il s’agisse de Wolong en Chine (Centre de préservation des Panda Géants), de passer du temps dans le Masaï Mara (Kenya) pour être guidée auprès des grands fauves, de faire du cabotage au Groënland pour se confronter aux icebergs et voir les ours blancs… ou, plus « simplement », de faire des affûts dans les Alpes ou les montagnes du Jura pour apercevoir et suivre loups, lynx et cervidés… l’artiste ne résiste jamais à l’appel de la nature et en ramène toujours des carnets de croquis qu’elle transforme en peintures riches de ses propres émotions.


Elle vit chaque expérience artistique comme une immersion, où elle laisse, comme à son habitude, la nature venir à sa rencontre, s’ouvrir à elle et ainsi en capter l’instant présent « je ne veux pas me mettre d’objectifs et chercher à observer une espèce plus qu’une autre » souligne-t-elle.


Son projet pour le printemps : vivre la débâcle sur un brise-glace pris dans les glaces de l’Arctique : voir des phoques, des morses, des ours, des bœufs musqués… et rencontrer les Inuits de la Côte Ouest.

Au-delà de la rencontre avec l’animal ou l’humain qu’elle peint également, Lise s’imprègne des lieux, saisit les ambiances et se laisse apprivoiser par ces environnements aussi rudes que fragiles.

Son travail va au-delà du naturalisme : car si les anatomies et les postures sont fidèles, le geste enlevé et les couleurs lumineuses qu’utilise Lise expriment son tempérament et l’instant de la rencontre avec son sujet. Autant d’éléments que le spectateur ressent. L’artiste est désireuse de montrer d’avantage qu’un animal… elle y ajoute une dimension sensorielle. Elle veut, dit-elle, « partager une expérience dont l’intensité du vivant rende humble ». Les couleurs et la matière sont le moyen qu’elle a trouvé pour donner corps à ces sentiments.


Les muséums de Besançon et Neuchâtel ont déjà consacré des expositions à ce travail remarquable, à la fois naturaliste et expressionniste. Le Musée des Mondes Polaires (Haut-Jura) accueillera peut-être les œuvres de son retour d’expédition hivernal dans l’Arctique.


texte de Laetitia Subit pour le Journal de Megève

Dernière mise à jour : 9 mars 2023

Lise Vurpillot expose depuis de nombreuses années au sein de la Galerie Harmattan à Megève. Ses tableaux, véritables face à face avec les animaux, nous délivrent un message. Yeux dans les yeux, l’artiste nous emmène dans son univers, à l’état sauvage, à travers un entretien nous faisant découvrir sa sensibilité et la force de ses œuvres.

Après l’énergie des couleurs et la puissance de la matière dans vos œuvres, vient l’instant où le spectateur capte la douceur de l’animal à travers son regard. L’instant parait suspendu, vous regardez l’animal, il vous observe... Vous immortalisez cet échange sur vos toiles, mais qui se cache derrière les pinceaux, qui êtes-vous Lise Vurpillot ?

Je viens des montagnes du Jura, du côté de Pontarlier. J’ai réalisé un parcours artistique au sein de l’école Emile Cohl à Lyon, qui est une école d’illustrations et d’animations axée sur le dessin et sa maîtrise. Nous avons passé beaucoup de temps au Parc de la Tête d’Or où nous nous exercions aux croquis d’animaux et de plantes ; au contact avec les animaux et les éléments.

Très rapidement, la nature a pris place dans vos projets artistiques ?

Après Lyon, je suis revenue dans ma région avec un besoin de retour « au vert ». Ici, il y a beaucoup d’animaux que ce soit dans les prés, les parcs, les forêts. Cela m’a mise sur la piste de la peinture animalière. Aller au contact, montrer ce que je vois. Je passe parfois des journées entières devant des animaux et ils ne sont absolument pas habitués à ça. Tout le monde aime les animaux mais en passant du temps avec eux, on apprend à les connaître... un peu. On perçoit des personnalités : qui est curieux, qui est farouche ; qu'il s'agisse d'une vache dans un champ, d'un chat sauvage ou d'un renard près de son terrier. Nous savons que les animaux ont leurs sensibilités et ce sont celles-ci que je souhaite mettre en avant.

Quand le spectateur « plonge » dans la pupille de l’animal, il est instantanément capturé par ce regard. Cet œil, si richement travaillé, nous livre-t-il un message ?

Individuellement, nous avons du mal à nous rendre compte de notre impact sur l'environnement de chacun de ces animaux. A leur contact, je me sens plus encore concernée par leur vie. Je prends conscience que leur présence, leur regard, est un moyen pour eux de délivrer un message. Je retranscris cela : les montrer comme des êtres vivants, pour que les personnes qui regardent mes toiles les voient elles aussi comme des êtres sensibles, et pas seulement des représentations.

Vous vous rendez au plus près des animaux, dans leur milieu naturel, pour les observer, les « croquer ». Comment se passe ces rencontres ?

Je suis retournée récemment au Kenya, dans le Masaï Mara. De vastes plaines de savane où cohabitent de nombreuses espèces. Dans ces paysages immenses, je suis au plus près des animaux et en lien direct avec des lions, léopards, guépards, girafes, hippopotames, antilopes grâce à mon guide Saruni … En vivant au quotidien parmi les Masaïs, l'expérience humaine et la compréhension de la faune sont passionnantes.

Quelle sera votre prochaine expédition ?

Je pars en août en région arctique, avec l’association suisse Maré-Motrice, dans le cadre d’une résidence artistique et scientifique. Nous naviguerons sur un petit voilier d’expédition de 15 mètres. La démarche consiste à confronter les regards sur les régions polaires et ainsi ramener des témoignages artistiques via différents moyens d’expressions, tout en faisant des relevés scientifiques sur une route maritime peu empruntée.

La nature est en quelque sorte votre atelier, comment réalisez-vous vos œuvres ?

Je réalise toujours mes croquis et esquisses en pleine nature, sur le vif, c’est le meilleur moyen pour m'imprégner d'un environnement, des attitudes, mais aussi de m'ouvrir à un ressenti face aux animaux dans leur milieu. Puis je reprends mon travail sur grand format dans mon atelier.

Mais parfois, comme dans le cadre de la journée internationale du lynx [Travail que l’on peut découvrir dans le film « Aiguille »], je réalise des toiles de grande taille en extérieur. Mais cela reste exceptionnel à cause des contraintes climatiques conjuguées aux grandes dimensions de mes toiles.

On peut dire que les animaux vous donnent et que vous leur rendez bien…

Je suis engagée dans la cause animale, je reverse une partie de mes ventes à des associations de protection des animaux et respectueuses de leur bien-être. Il en va de même pour les ventes d'originaux et de reproductions qui ont lieu dans les musées.

Vous exposez dans des lieux culturels emblématiques.

Début 2022, dans le cadre de l’exposition « Sauvages » du Muséum d’Histoire Naturelle de Neuchâtel en Suisse, j’ai présenté mes toiles « Regard Animal » et mes carnets de terrain.

J’ai également exposé en 2018 au sein du Muséum de la Citadelle de Besançon, reconnu à l’échelle internationale pour son centre de préservation et de conservation de la faune.

Jusqu’à la fin du mois de juillet, une exposition personnelle sur le Masaï Mara est présentée à Besançon.

Vous exposez également, de façon permanente, au sein de la Galerie Harmattan à Megève, confirmant une fidèle collaboration et un succès auprès du public. Que vous inspire Megève ?

Cela fait, 10-12 ans qu’en livrant mes toiles à Nicolas, je profite de tout ce que la montagne peut m'apporter : le ski, l’hiver; les alpages, l’été... et bien d'autres choses! Un mélange ouvert, dans une ambiance de village, où l’on retrouve l’activité initiale des paysans côtoyant le tourisme haut de gamme. La culture y est profondément ancrée dans tous les domaines, qu'elle soit locale, ancestrale, mais aussi ouverte à la nouveauté. Megève est un écrin pour moi personnellement, comme pour mon travail.


(texte de Laetitia Subit)

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