En regardant l'œuvre de Livio BENEDETTI dans son ensemble, les pièces ici, et toutes celles qu'il reste à découvrir, je pense à une phrase de l'académicien Michel SERRES : "Ceux dont l'œuvre défie tout classement et qui sèment à tout vent fécondent l'inventivité."

Pour moi Livio est de ceux là, de ces artistes à l'intelligence passionnée qui se trouvent dans la nécessité de créer... de pousser plus loin chaque geste chaque réflexion afin d'obtenir plus que les connaissances qu'ils ont déjà. 

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La Danseuse d'Antiquité est un bon exemple des pas de coté dans l'œuvre de l'artiste. Cette sculpture est une joie, toute en courbes et en douceur. Dans son mouvement vertical, elle semble s'élever comme une flamme. L'artiste se laisse aller... Nous entraine-t-il dans un palais de Samarcande, s'agit-il d'une vestale de la Rome Antique... une rêverie? Elégante, voluptueuse, une onde lancée vers le ciel, presque une mélodie ; en tout cas une muse, comme une émancipation persane du style de Moore...

Les images comme les qualificatifs sont innombrables, et tous participent au ressenti complexe de la beauté. Mais les origines de cette œuvre, elles, se trouvent dans les amours de l'artiste : son épouse, mère de ses enfant, helléniste... mais aussi son attrait pour la culture, les civilisations et leur mythologie... et bien sûr Henry Moore qu'il admirait tant...

L'écriture de cette pièce en quelques lignes fluides la désigne comme une personne au présent ; sa gestuelle comme son habit la raccroche à un lieu et à une époque... C'est dans cette densité que le travail de Livio BENEDETTI prend tout son sens. Chaque œuvre est le fruit d'une réflexion profonde sur la forme et le sens. Il faut aller au delà des apparences et s'ouvrir aux possibilités. C'est l'inventivité fécondée de Michel SERRES qui donne naissance ici à cette élégante déclaration d'une Danseuse d'Antiquité étrangement moderne et toute à la fois femme, flamme, muse et mélodie.