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Galerie Harmattan
40, rue Saint Jean 74120 Megève FRANCE
Tel. +33 (0)6 67 01 93 81

Dernière mise à jour : 11 déc. 2018



"Mante Religieuse" bronze numéroté de Daniel Favre

Le socle commun aux œuvres de Daniel Favre est la force. Tantôt celle qui se trouve dans la sculpture comme une densité de l’être humain, tantôt celle qui se trouve dans le mouvement de l’oeuvre.

Lorsque Daniel Favre sculpte la densité humaine, la force nait de l’opposition de la pièce et de la lumière. Masses, angles, courbes, en butée contre le vide, l’air, les ombres et la lumière. L’être intériorisé que l’artiste a imaginé nait dans un instant fugace figé dans la matière. Objets presque érotiques où les forces sont soudainement rendues sensibles et assujetties à un équilibre d’une étrange stabilité.

Lorsqu’il sculpte le mouvement, Daniel Favre utilise les masses des corps non-plus pour leur densité réflexive, mais pour les forces qu’elles entrainent. L’artiste aime l’opposition des contraintes autant que l’instant fragile de l’équilibre lorsque les corps puissants se rencontrent. La force est ici un affrontement (au sens littéral comme au figuré) et nul ne peut en prédire l’issue. Seul compte à nouveau cet instant précaire et pourtant rendu éternel par la recherche et le travail de l’artiste.

La sculpture chez Daniel Favre est une représentation de l’instant d’équilibre entre des forces qui s’opposent.

Dernière mise à jour : 18 août 2019



Il n’y a pas d’artiste qui soit une tautologie, hermétique au monde, produisant sans connaissances ni influences… Tout vient de quelque part. La génération spontanée n’existe pas. Pas plus en biologie qu’en art ou pour n’importe quoi d’autre. Rien ne nait par hasard.

Sans essayer de deviner pour quelle raison un artiste nait ou devient artiste, son travail, lui, est toujours le fruit de quelque chose, d’une rencontre, d’une évolution, d’une maturation… de l’Histoire, d’une histoire, de techniques apprises, appliquées, améliorées… mais dans tous les cas : son œuvre nait du travail.

L’image de la forge s’impose à moi. Le désir d’expérimenter, de s’exercer, de travailler laborieusement avant d’acquérir dextérité. De cet apprentissage adjoint de ses propres idées et de sa propre expérience … d’erreurs en découvertes … de découvertes remises en causes, reformulées, déformées, forgées à nouveau… dès lors l’artiste ne travaille plus, il œuvre.

Etre artiste c’est être forgeron. C’est recommencer. Recommencer. Chercher le beau, l’excellence, ou pas forcément : cela peut être de chercher la justesse. Le beau viendra de lui-même. Glaner des idées, formes ou techniques, les adopter, les dépasser. Chercher ! et travailler !

Il n’y a pas d’artiste génial qui n’aie jamais mis de la sueur dans son labeur. Comme pour tout, le travail est à la base. La chance peut intervenir. Mais la chance fait partie du travail.

L’art est un travail de forge. On part d’un matériau dur, un concept compact, une vue mentale qui ne s’effiloche pas, une obsession. On n’attend rien de ce matériau, sauf de l’ouvrager selon un dessein. Alors par la réflexion sans relâche et par l’action, l’artiste l’assouplit.

Travaillé, ployé, amélioré, retravaillé, ployé à nouveau… le matériau reçoit lentement ce supplément d’âme pour devenir autre chose. C’est là, c’est encore un peu diffus, un peu confus… mais du matériau compact et dense nait la matière propre à exprimer une forme et des sentiments.

Combien d’esquisses, combien de coups de ciseaux dans la pierre et de pierres cassées… l’œuvre nait. Non pas l’œuvre au féminin, mais l’œuvre au masculin, car il n’est pas question d’une seule œuvre, mais de l’ensemble de l’oeuvre. De l’ensemble qui grandit, progresse, va vers quelque chose, qui tend à l’absolu de beauté ou de justesse auquel l’artiste est dédié.

Telle une lame damassée qui n’est belle que par la multitude des couches qui la compose, l’œuvre d’un artiste n’est beau et considérable que par la multitude des œuvres qui le compose. Cet oeuvre, il n’est juste que par les innombrables assauts qu’a porté l’artiste pour atteindre cette justesse… Et à la fin, à la toute fin, l’ampleur et la régularité du travail sont un sous-jacent primordial à la qualité d’une œuvre d’art en particulier, comme à la beauté d’une lame damassée…


Dernière mise à jour : 11 déc. 2018



Graveur attentif et dessinateur méticuleux, Daniel Favre emprunte à ces deux univers la délicatesse et le perfectionnisme pour réaliser son oeuvre sculpturale. Et d’artisan reconnu Daniel Favre est devenu artiste. Daniel part toujours d’un modèle vivant. Il sculpte dans la terre un sujet anatomiquement parfait. Puis par le jeu d’éclairages projetés suivi d’un long processus de réflexion et d’anticipation, il coupe les rondeurs, saisit les angles. Il rend l’oeuvre à la lumière qui l’a créée pour en faire un être construit et tendu de forces.

Exposition, mise en perspective de ses oeuvres avec celles de Rodin au musée Faure à Chambéry – printemps 2017. Catalogue « L’angle et la courbe, sculptures de Daniel Favre 2012-2015 » Cahier « Daniel Favre sculpteur » par Bernard Verdier – 64 pages – éditions Ruffieux-Bril isbn : 978-2-9559108-0-1

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